Ma toute première aventure en agriculture urbaine

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Ma toute première courge.
Par Richard Rancourt, intégrateur Web pour la FSHEQ.

Au printemps dernier, je me suis lancé dans ma toute première aventure en agriculture urbaine. Je raconte ici comment ça s’est passé, les erreurs de débutant et les leçons apprises.

Jusque-là, mon expérience en horticulture se limitait à des balconnières remplies de Saint-Joseph et des jardinières garnies de géraniums rouges, ces derniers à partir de boutures d’un même plant à l’origine. Mais jamais je ne m’étais intéressé à la culture des plantes potagères.

Le contexte s’y prêtait. En tant que responsable du montage vidéo du forum 2022 sur l’agriculture urbaine de la FSHEQ, j’ai participé aux réunions préparatoires lors desquelles j’ai eu envie de tenter l’expérience. D’autant plus que je disposais d’un vaste balcon ensoleillé orienté vers le sud et l’ouest, inutilisé jusqu’à ce jour, de mon logement au deuxième étage d’un duplex à Montréal.

J’ai alors commencé par le tout début : me procurer des semences que j’ai achetées sur Internet.

LES TOMATES

Ma première tomate.

Qui ne rêve pas de magnifiques tomates rouges et de plants verdoyants chez soi? Je ne sais pas si c’est la faim ou l’ambition qui étaient à l’origine du choix des graines de tomates, mais toujours est-il que j’ai choisi celles de tomates du genre « beefsteak » dans le catalogue d’un semencier.

J’ai semé les graines en poquet dans des godets pour semis, soit 3 graines à l’intérieur d’un même trou par godet, en espaçant celles-ci d’un cm environ. J’ai recouvert les godets d’une pellicule plastique pour conserver l’humidité et les ai déposés sur le bord de la fenêtre au soleil plombant de l’après-midi. Je n’ai conservé que le plant le plus robuste de chaque contenant.

Mais je crois que seule la lumière du soleil n’a pas été suffisante, sans compter que les journées ne sont pas toutes ensoleillées. Il aurait fallu compenser par une lumière d’appoint, un système d’éclairage pour semis. Néanmoins, si les plants de tomates n’ont pas atteint la robustesse souhaitée, ils n’ont pas souffert de maladie et ont tous survécu.

À la mi-mai, j’ai transféré les plants dans de gros coffres à outils jaune ski-doo. Une erreur de débutant que j’ai commise : les plants étaient trop serrés. Ils n’ont probablement pas pu pousser suffisamment pour atteindre leur pleine maturité, et les tomates n’ont pas été aussi grosses que celles sur les photos du semencier. C’est l’interprétation que j’en fais. Et cela a aussi dû favoriser l’apparition du mildiou que j’ai connu en fin de saison. Donc, l’an prochain, chaque plant sera dans son pot unique.

Mais quelle joie quand même de voir apparaître les premières fleurs jaunes et la toute première tomate, puis les autres.

Résultat : une centaine de tomates rouges, juteuses et goûteuses.

Une partie du balcon transformé en jardin.

LES POIVRONS

J’ai récupéré les graines de quelques poivrons achetés au supermarché. Je les ai semées en poquet de la même manière que je l’ai fait pour les tomates. N’en déplaise à un gérant d’estrade qui m’avait dit que cela ne fonctionnerait jamais avec des graines récupérées de légumes du commerce, mais cela a très bien marché puisque j’ai eu six beaux plants que j’ai ensuite transférés dans des pots individuels.

Résultat : une dizaine de poivrons semblables à ceux du supermarché.

LES FÈVES

Les fèves n’étaient pas prévues. J’ai reçu gratuitement un sachet de graines de fèves dans un supermarché, plus précisément des Pole Bean Blue Lake. J’ai semé directement dans des balconnières placées sur le plancher du balcon, les gardes devenant alors les tuteurs auxquels allaient grimper les plants. J’ai semé à deux reprises.

Résultat : plusieurs poignées de fèves que j’ai récoltées tout au long d’août et septembre.

Jeunes pousses de fèves.

LES COURGES

Je raconte l’histoire des courges avec un brin de dérision. À l’automne 2021, j’ai reçu une courge d’une cousine qui possède une ferme et une érablière, qui profite donc de grands espaces pour des jardins potagers. J’ai récupéré les graines de cette courge. J’en ai semé dans des petits godets au mois de mars… Une vingtaine de godets… Mais j’ignorais que les plants de courges poussaient aussi vite.

Quelques semaines après, de belles tiges avec de jolies fleurs orangées tombaient de la bibliothèque jusqu’au calorifère. C’était magnifique à voir! Mais inutile somme toute, car il n’y a pas d’abeilles à l’intérieur de mon logement. Finalement, les plants ont cessé de croître et ont fini par mourir. Mais quand même, à la quantité de graines que contient une courge, quelques-unes d’entre elles peuvent servir pour des plants de courges… décoratifs. Pourquoi pas? C’est ce que je me suis dit.

Au début de juin, j’ai semé quelques graines directement à l’extérieur sur le terrain arrière du propriétaire, à son insu. Les plants se sont étalés sur la clôture et les arbustes. Et en fouillant sur Internet, j’ai appris à faire la distinction entre les fleurs mâles et les fleurs femelles. Puis les abeilles sont finalement passées.

Résultat : trois courges.

L’AN PROCHAIN

Voilà donc l’histoire de mes tout débuts en agriculture urbaine l’an dernier, comme néophyte. Je recommencerai l’expérience ce printemps (saison 2) avec les tomates et les poivrons. Je tenterai aussi la culture des laitues. Et tout ça, sur le balcon avant de mon logement à Montréal.

Lors des rencontres pour la préparation du forum 2022 sur l’agriculture urbaine présenté en mai par la FSHEQ, Katryne Delisle, membre fondatrice de L’Atelier Paysan et conférencière au forum, m’avait dit que la plus grande erreur à éviter en agriculture urbaine était celle de ne pas commencer. J’ajouterai que la deuxième erreur serait celle de ne pas continuer.

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